Lettre aux artisans
Veuillez noter que le rdv de la manifestation aura lieu non pas devant le congrès mais au monument américain
PROJET DE RÉFORME DU RUAMM PORTÉ PAR L’ÉVEIL OCÉANIEN :
TAUX UNIQUE DE 13,5%
POUR TOUS LES TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS
RÉVEILLONS-NOUS OU NOUS DISPARAÎTRONS !
Voici, entre autres, ce qui nous attend si ce texte est voté :
- Baisse du revenu net des travailleurs indépendants de 4,2 milliards sur la période 2023-2025.
- Doublement des cotisations
- Fragilisation de l’emploi et perte de pouvoir d’achat
- Écroulement du secteur des travailleurs indépendants ; artisans, commerces…
Les semaines à venir vont être décisives. Nous devons unir toutes nos forces pour empêcher ce projet de réforme du RUAMM, injuste et brutal, d’être voté au Congrès.
Dans ce projet, nous, travailleurs indépendants, supportons financièrement et pratiquement seuls le prétendu redressement du RUAMM !
Le texte porté par l’Éveil océanien prévoit la suppression de toutes les compensations (aides ou exonérations) gouvernementales mises en place en protection des secteurs économiques défavorisés et fragiles, pour la grande majorité.
Sur 10,4 milliards de compensations payées par la Nouvelle-Calédonie, 4,2 milliards nous concernent, nous, les travailleurs indépendants. C’est pratiquement la moitié des sommes compensées. Comment pourrons-nous supporter cette charge supplémentaire ?
Le projet prévoit également la mise en place d’un taux unique à 13,5% demain, contre un taux compris entre 5% et 9% aujourd’hui. Comment pourrons-nous supporter une telle hausse ?
C’est condamner sans procès les artisans et travailleurs indépendants, sans pour autant sauver le RUAMM* ! En effet, le doublement des taux ne répond que partiellement au besoin de financement à court terme du RUAMM. En revanche, l’impact négatif sur la compétitivité, la croissance et l’emploi sera très important et dévastateur.
En outre, les TI retraités travaillant au-delà de 65 ans verront leur taux de cotisation RUAMM passer de 1,5% à 13,5%. Qui aurait pu imaginer qu’une telle chose soit avancée? Comment peut-on imaginer qu’un artisan ayant atteint l’âge de la retraite puisse retravailler pour son plaisir. Il se peut que ce soit le cas à la marge, mais pour la plupart c’est tout simplement par nécessité et survie.
Les artisans n’ont pas de régime de retraite et doivent se la constituer. En outre, 40% d’entre eux sont en dessous ou au niveau du SMG. Il est très difficile, voire impossible, de se constituer une retraite par la pierre ou par l’épargne. Ils sont obligés, pour ceux qui le peuvent encore, de travailler afin de survivre et mener une existence dans la dignité et la fierté et non à la charge de la collectivité. Comment peut-on arriver à un tel degré de déshumanisation. N’oublions pas que derrière tous ces taux et texte, il y a un être humain. Personnellement, c’est une honte et c’est faire peu de cas de nos anciens.
D’autre part, des centaines de salariés d’entreprises artisanales verront leurs emplois menacés, face à l’augmentation des charges proposée dans cette loi.
En défendant son texte, l’Éveil océanien se prévaut d’un rétablissement d’une certaine équité. Cela nous semble plus que douteux.
En effet, les travailleurs indépendants se verront privés de 4,2 milliards de francs, les secteurs aidés perdront 3,9 milliards de francs et les salariés les plus défavorisés verront disparaître 2,3 milliards de francs de Réductions sur les Bas Salaires (RBS).
Dans un même temps, les salariés du privé et du public, eux, verront leur taux de cotisation baisser de 1% (3,85% aujourd’hui à 2,85% demain).
De plus, est-ce équitable de nous faire payer la part salariale alors que nous ne sommes pas du tout salariés, mais chefs d’entreprise à part entière ? Nous devrions en être exonérés d’office.
Pas une seule organisation patronale ne cautionne ce projet. Pourtant, il risque d’être voté si nous ne nous mobilisons pas.
Bien sûr, nous ne sommes pas contre une réforme du RUAMM. Toutefois, cette réforme doit s’intégrer dans un changement global du système de santé et de protection sociale. Elle ne peut se faire que dans le cadre d’une vraie concertation et non pas dans de simulacres de concertations auxquels nous avons assisté. L’Éveil océanien ne semble pas comprendre les énormes difficultés que nous avons pour maintenir nos activités au quotidien. Faut-il rappeler que derrière ces chiffres froids, il y a toujours un être humain. Ou se trouve l’entraide générationnelle ?
Nous avons pour habitude de ne pas faire de bruit, d’encaisser les difficultés sans broncher. Nous sommes des femmes et des hommes responsables et nous avons tous le sens de l’entraide, mais cela ne signifie pas, pour autant, donner un laissez-passer pour la destruction de nos secteurs d’activité sans aucune réaction ! Non, notre colère, notre détermination et notre solidarité sont trop fortes et nous ne nous laisserons pas faire.
C’est certain, pour nous, une journée non active engendre des sacrifices et c’est notre quotidien qui en pâtit. Malgré cela, aujourd’hui, Il est impératif et urgent de nous mobiliser et de défendre toutes nos entreprises, petites ou grandes, nos commerces de proximité, nos officines ou cabinets qu’ils soient dans les quartiers, les villages ou les tribus ; du Nord, du Sud et des îles.
AUJOURD’HUI, UNISSONS-NOUS POUR DÉFENDRE AVEC FORCE ET RÉSOLUTION NOTRE SURVIE ET MONTRONS NOTRE DÉTERMINATION ET COLÈRE EN PARTICIPANT EN MASSE AU GRAND RASSEMBLEMENT BAIE DE LA MOSELLE AU PARKING MÉMORIAL AMÉRICAIN 28 FÉVRIER À 08H00
Pour en savoir+
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